Je suis en dehors de la matrix maintenant et alors ? ça fait quoi ? tu vas mieux ? la vie va bien ?
En fait n’ai pas vraiment de réponse, mais ce je que je sais c’est que se réveiller finalement et réaliser le mensonge, ça permet de prendre un peu de distance, de voir la grande image.
Vous savez, tout est question de mensonge, cette histoire qui raconte notre vie depuis la naissance : « je suis comme ça, j’ai toujours été comme ça », vous savez quoi ? ce n’est pas vrai, ce n’est pas la réalité, juste votre perception, juste les images qui défilent devant vos yeux. Ce narrateur qui raconte votre histoire est tout comme le narrateur d’un livre ou d’un film, il donne son avis, sa vision, si vous avez vu les mêmes images, le même film avec un narrateur différent ou sans narration, la conclusion aurait été complétement différente.
La vie est ainsi, quand je suis sortie de la Matrix, je suis sortie de mon propre corp, de ma propre histoire, j’ai pu voir le monde d’en haut, et me rendre compte que le narrateur est moi, puisque je raconte ma propre histoire, je peux la changer, je prends la responsabilité de la raconter au lieu de suivre la voix de la société, ou la voix de ma mère, seul ma voix comptait.
Je me suis rendu compte à quel point je ne m’aimais pas. Tout au long de mon existence j’ai pris des parties de moi que j’ai refoulé, j’ai dénigré, bourreau et victime, je les ai emprisonnés dans les fins fonds de mon subconscient car je n’arrivais pas à les accepter. Je suis tout ça, le bon et le mauvais, la lumière et l’ombre. Je suis bien plus que le masque que je porte tous les jours, je ne suis pas la personne que certains gens aiment sans la connaitre, alors qu’elle ne s’aimais pas elle-même.
Je me rendis compte que mon sentiment d’être bizarre et « alien » n’avais rien à voir avec ma peur d’être jugée, mais à mon incapacité de m’accepter et de m’aimer moi-même.
J’ai dû déterrer pleins de blessures d’enfance que je m’interdisais d’y repenser, les monstres dans le placard, car la simple idée de repenser à l’abus psychologique que j’ai subis pendant des années étais paralysante, j’aurais accepté d’être inerte toute ma vie que de faire face, d’où ma dépression : J’avais fait le choix (inconscient) de tout mettre sous clé, de ne rien ressentir, pour éviter de revivre mes enfers.
Le travail sur soi ne peut se faire sans guérir ces blessures, accepter volontiers de revenir en enfer et d’accepter que j’aie fais de mon mieux, développer de l’anxiété pour survivre, être constamment en alerte était un mécanisme de défense pour moi, je devais faire ce qu’il fallait pour survivre. Toutes mes facettes que je n’aimais pas chez moi étaient là pour me protéger, (ma docilité, mettre mes besoins en derniers lieu, dire oui alors que je voulais dire non, cacher qui je suis, me soucier d’être un boulet pour les autres et la liste n’en finissais pas), toutes ces parties de moi que j’ai condamné et détesté ont été là pour moi, pour mon bien, mais elles ne me servaient plus, alors je les remercie pour avoir pris soin de moi, et je les relâchent avec amour.
Sortir de la Matrix m’a appris que j’accordais beaucoup trop d’importance à l’avis des autres, je me suis rendu compte que 1-tout est dans ma tête, personne ne me regarde. 2- même si on me regarde, personne ne s’en branle. Tout le monde est absorbé dans sa propre réalité, sa propre histoire, son propre mensonge. Et chacun pense tout le temps à sa propre personne.
J’ai aussi appris que tout n’est que projection, les gens pensent de moi ce que je pense de moi. Dans les réalités des autres je suis la projection de leurs propres egos. J’ai compris que chaque personne sur terre a sa propre histoire, ses propres peurs, ses propres hontes, son propre égo, sa propre compréhension du monde, des séquelles des traumas qu’on a tous expérimenté jusqu’à un certain niveau, chacun à sa propre façon, à notre propre degré.
Quand tu arrive à voir le monde de cette manière il n’a plus de haine, que de l’amour, que de la compréhension, car vous voyez bien que l’ignorance est la seule raison à la haine, je suis reconnaissante à la vie pour les bons et surtout les mauvais moments, ceux-là nous donnent des leçons de vie, sans ces leçons j’aurais été encore ignorante, et je serai toujours dans la Matrix.