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La dépression et moi 

Dans un précédent article j’ai parlé de mon anxiété, aujourd’hui je voudrai évoquer le sujet de la dépression et comment la surmonter. Nous avons tous à un moment donné fait face à des petites dépressions passagères, mais quand nos symptômes dépassent les 6 mois, nous pouvons parler de vraie dépression clinique, je ne la connais que trop bien.

 Mon début de vie n’était malheureusement pas des plus joyeux, repressant à mon enfance je ne suis pas submergée de nostalgie comme le commun des humains, j’ai délibérément mis sous clé un grand nombre de mes souvenirs, j’ai essayé d’échapper à la réalité des choses. Très jeune, face à des moments douloureux, mon imagination était mon seul refuge :  Dans mes rêves mes parents biologiques viendront me réclamer, un nouveau chapitre commencera et je serai heureuse finalement. Une grande université me payera une bourse pour finir mes études à l’étranger, ou un prince sur son cheval blanc viendra à ma rescousse, pauvre demoiselle en détresse que j’étais.

Les jours passaient, et personne ne vient me sauver. Passée l’âge des rêves éveillés, j’obtiens mon bac avec une note moyenne, je ne suis acceptée nulle part sauf à l’institut près de chez moi, il me fallu attendre deux ans avant de pouvoir quitter ma ville natale pour l’université d’une ville bien plus ennuyeuse. A l’obtention de ma licence mes rêves se cassent encore la figure quand je rejoins les longues files des demandeurs d’emploi, j’ai dû me contenter d’un travail modeste dans un centre de gestion, ce sera temporaire le temps de me mettre sur mes pieds, ou de finalement obtenir un master.

Un an, 2 ans, 5 ans après je suis au même endroit, à faire les mêmes taches qui ont perdu tout sens à mes yeux, je suis toujours en stand-by, toujours en attente de ce qui va arriver et changera ma vie du jours au lendemain. J’ai fait une rencontre avec un homme qui a prétendu être mon sauveur, il a joué le jeu pendant quelque années, grâce à lui j’ai pu réaliser une partie de mes rêves. Jusqu’au moment ou la réalité me rattrape et je découvre qu’il était déjà marié et père de famille, après 5 ans d’amour et d’aventures, je me retrouve à nouveau seule face au monde.

Quelques années après je touche le fond, ma dépression m’empêche de vivre le moment présent, je suis à la fois focalisée sur mon passé douloureux, et projetée dans un futur hypothétique ou je ne pourrai être heureuse que si j’arrivais à réaliser mes désirs. Je fonctionnai correctement, je partais au travail, je communiquais avec les gens, mais au fonds j’étais comme une coquille vide, même mes plus grands accomplissements me semblaient insignifiants devant le grand potentiel bonheur que je n’arrivais pas à atteindre.

La dépression est tout simplement ceci, un attachement à une version dans nos têtes et le refus d’accepter la réalité des choses, je refusais ma vie car j’aspirais à une meilleure vie, mais en attendant je me refusais de vivre tout simplement. En attendant que ma vie puisse finalement commencer, mes jours me filais d’entre les doigts, avant de comprendre que personne ne viendra me sauver, et même si une telle personne se présente, elle ne sera jamais à la hauteur de mes espérances, la seule personne qui pouvais me sauver étais tout bêtement moi-même.

Commence alors le travail sur soi, le plus dur est de finalement se détacher des versions des choses dans ma tête, et accepter ma vie telle qu’elle est car elle est après tout la seule vie que je peux avoir, me débarrasser de la version de mes parents dans ma tête, et accepter les miens pour qui ils sont, je ne peux pas les remplacer, ils ont fait le mieux de ce qu’ils ont pu avec le savoir qu’ils ont eu. Le seul remède à la dépression est la reconnaissance à tout ce qui a bien pu se passer dans ma vie (et ironiquement j’avais une tonne de raisons pour être reconnaissance, je n’arrivais pas simplement à les apprécier), voir le coté rempli du verre au lieu de se focaliser sur tout ce qui nous manque. J’étais surprise de réaliser que j’étais en final la cause de ma propre souffrance, et non mon vécu.

Alors reprenez votre vie en mains, personne ne viendra vous sauver, vous avez la clé de votre bonheur, vous seuls êtes capable de changer le cours de votre vie, il vous faudra vous armer de reconnaissance et une vraie volonté d’aller mieux, effectuer le travail qu’il faut. Être heureux n’est pas un acte passif, ça ne vous tombera pas du ciel, c’est un travail qu’il faudra faire tous les jours en toute conscience, je suis bien placée pour le savoir 😉

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