Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

L’autre face du tourisme – partie 1

Le lieu, un petit village dans la province du Nador.

Après une belle journée à la plage, une bonne douche avec une eau un peu trop salée, nous nous sommes allongés dans la petite terrasse à l’étage à même la belle étoile.

Notre voyage ne se passe pas comme prévu, l’endroit n’est pas aussi magique qu’on me l’a décrit, nos nouveaux accompagnants de voyage ne sont pas à mon gout et même l’un des personnes dont j’ai déjà fait la connaissance lors d’un précédent voyage me semble complétement étranger. Je ressens le malaise remonter mais je fais de mon mieux pour le cacher.

La goutte qui a fait déborder le vase fut un commentaire sur notre religion, venant d’un esprit très étriqué et critique que je n’aime pas du tout, ce qui me pousse à commettre mon premier geste antisocial du voyage.

Le mec vient d’un pays arabe dont je ne citerai pas le nom, un pays ravagé par la guerre civil, un radicalisme religieux assez flagrant, il a fui la situation dans son pays pour se réfugier dans les bras de sa concubine marocaine. Jusqu’au là, rien de bien grave, chacun est libre de faire ce que bon lui semble, mais il s’est permit de nous critiquer car nous ne pratiquons pas nos 5 prières, ce que je trouve franchement bien faux-cul. J’essaie de me composer un visage sérieux pour suivre son ‘conseil’, mais à un moment je ne pus m’empêcher de lui rire au visage. Et vite je pars me réfugier dans une des chambres en attendant que l’Immam finisse son sermon.

Plus tard dans la soirée, et sermon oublié, nous partageons un diner dans une ambiance bien lourde, Z à côté de moi commence à rouler un joint, et je suis excitée à l’idée de me défoncer la tronche, le diner est vite remplacé par des bières qu’on a été assez chanceux de trouver, mais ma soirée ne s’améliore toujours pas. L’Immam trouve toujours un moyen d’orienter la discussion vers la religion, et franchement je suis limite embêtée et je ne fais plus trop d’effort pour le cacher.

Le fils du propriétaire de notre gîte fait une apparence, M a 24 ans, mais semble bien plus âgé que moi. Étant habitués de venir tous les ans, mes amis se sont lié d’amitié avec les propriétaires de la maison, ils sont presque de la famille maintenant, alors ils ont partagé des banalités sur la vie, le mariage, les enfants, le travail ….

Au moment où j’allais laisser tomber et partir me coucher, la discussion prend une tournure intéressante, j’étais loin d’imaginer que j’allais avoir la meilleure discussion de mon existence à ce moment. Le voyage en bateau qu’on proposais à mes amis lors de leurs précédentes visites n’est plus autorisé, je lui demande pourquoi, apparemment on interdit maintenant même la location des jet ski, je suis indignée car mes amis m’ont vendu les mérites de cette balade aquatique, et la visite des plages sauvages non accessibles à pied…

 Apparemment le village s’est fait de plus en plus connaitre des Marocains via les plateformes comme Instagram, ces influenceurs voyages ont tellement vendu les mérites des plages azures, du village pittoresque, des gens simples et calmes, de plus en plus de touristes affluent chaque été, et parmi eux un lot de jeunes hommes qui cherche à traverser vers la ville espagnole de Melilla, à la recherche d’une nouvelle vie, je fus à la fois fascinée et déroutée par cette découverte.

Toute ma vie, j’imaginais que le tourisme apportait plus aux villes et aux villages, je n’avais jamais eu l’occasion d’écouter l’autre partie, voir les autres aspects, comment l’arrivée des touristes avec tous les avantages que ça peut représenter, ramène avec un prix que tout le monde n’est pas prêt à payer….

Share the Post: