Aujourd’hui je veux vous parler d’un rêve récurent, pas vraiment un cauchemar, mais plutôt ce genre de songe avec une intensité stressante, dans mon rêve aucun monstre n’essaie de m’effrayer, mais je me lève en sueur et le cœur battant la chamade.
Après avoir fini ma licence, je me suis mise directement à travailler, en 2009 l’ère après la grande crise mondiale de 2008, trouver même un stage n’étais pas une chose facile, j’était tout de même très heureuse d’avoir pu décrocher un travail avec un centre d’appel dans la capitale. Déménager dans la grande ville fut à la fois excitant et terrifiant, mais j’ai réussi ma période d’essai et je devins une employée, dans l’espoir de pouvoir financer moi-même mon master.
15 ans plus tard, et même après avoir réalisé des choses incroyables que je n’aurais jamais imaginé enfant, le fait de ne pas avoir fini mes études était laisse un gout amer dans ma vie. Après mon deuxième Burnout j’étais contactée par l’école ou j’ai fait ma licence pour me proposer un Master alors je n’ai pas hésité à m’inscrire, pour me retrouver exactement dans la situation de mon rêve récurant.
Je fais toujours ce rêve que je m’inscris en retard à une école, dans l’amphithéâtre le prof explique le cours et il est bien plus avancé que je suis, et je n’arrive pas à suivre le cours, et dans mon inquiétude de ne pas tout comprendre je stresse de plus en plus, jusqu’à me réveiller en sueur et inquiétude.
Je suis dans le même cas, j’ai une dizaine d’enregistrements à suivre et il me tarde de rattraper mon retard, mais ça commence à me peser que je ne sois pas à la hauteur des choses auxquelles j’aspire, je suis en retard par rapport à toutes les normes de la société, je suis une moins que rien.
Mais aujourd’hui je me suis réveillé une nouvelle personne, je n’ai pas eu le même rêve et je ne suis même pas sûre de me souvenir de ce que j’ai rêvé, mais j’ai décidé d’une chose : Au lieu de porter sur mes épaules ces expectations irréalisables, je décide de me pardonner. Je connais très bien le pardon, j’ai pardonné plein de gens qui m’ont fait du mal, mais je n’ai jamais réussi à me pardonner mes erreurs, mes traits de caractère que je ne tolère pas, et ma faiblesse.
Dans ma volonté d’être l’employée parfaite, la fille parfaite, la voisine parfaite, et l’être humain parfait, je me suis moi-même torturé au point de dénigrer des parties de moi, je refusais de m’accepter comme un tout, et toutes ces petites parties dénigrés criaient pour être entendues, vues et acceptées, je les acceptent, je me pardonne d’être trop dure envers moi-même, je me pardonne d’avoir été trop naïve par moment, pour voir laissé tombé quand les choses devenaient trop compliqués, de ne pas me défendre quand il le fallait, ou de ne pas avoir saisi les opportunités quand elles se sont présentées par peur ou pour rester dans ma zone de confort, je me pardonne tout sans exception.
Alors le prochain chapitre de ma vie sera le suivant, je serai moi-même sans excuse, je ne chercherai plus la perfection tout simplement car un tel concept n’existe pas, j’ai décidé de reporter mon master à l’année prochaine pour me donner assez de temps pour me remettre sur mes pieds. Plus de torture de soi car je suis responsable de mon bonheur, et je refuse simplement de passer le reste de mes jours comme une martyre sans cause. La vie est bien plus belle que vivre prisonnière de mes propres attentes.